Mañjoushrî

Tib. Djampéyang

C’est un des bodhisattvas les plus connus. Rattaché au bouddha de méditation Akshobya, de la famille Vajra, qui est éventuellement représenté dans sa tiare, il symbolise la connaissance ultime, la liberté cognitive naturelle de l’esprit dont la connaissance ordinaire est la contrepartie relative, altérée par les voiles des émotions.
Il est toujours représenté sous les traits d’un adolescent, pour indiquer la spontanéité et la fraîcheur de la connaissance.
La tradition le fait intervenir au long de l’histoire du bouddhisme en général, et du Tibet en particulier. C’est lui qui se manifeste à travers l’empereur tibétain Trisong Détsèn, grâce à qui le bouddhisme put poser des fondations durables. C’est aussi son activité altruiste qui est reconnue en de nombreux maîtres passés ou contemporains. La légende en fait aussi le créateur de la vallée de Kathmandou, au Népal, autrefois occupée par un immense lac. Sa résidence terrestre est située en Chine du nord-est, dans les Monts Woutai (Wutai Shan, Shanxi). Les pratiques qui lui sont liées furent introduites au Tibet dès l’époque de la première diffusion. Son tantra racine (ManjuŸrımOlatantra) est célèbre pour les prophéties qu’il contient.

Outre Yamântaka, qui est sa forme courroucée, parmi les très nombreux aspects de Mañjoushrî, les plus connus sont :
– Djamyang Arapatsana (Manjusri arapacana)
Ce nom peut être attribué à plusieurs Mañjoushrî, dont le blanc, mais en général il correspond au Mañjoushrî orangé. Il se tient sur un lotus, en position du lotus ; de sa main gauche, faisant le geste de l’argumentation (vitarka-mudra), il tient un lotus bleu (utpala) sur lequel repose un volume de la Prajñâpâramitâ ; de sa main droite, il brandit une épée flamboyante ;
- Djamyang Karpo (Sita Manjughosa)
Blanc, il a la même position que le Mañjoushrî orange ; seule diffère sa main droite qui fait le geste du don ;
- Djamyang Mawéi Sengué (Simhanada Manjughosa)
Le plus souvent jaune, il est assis dans la position de délassement (lalit›sana) sur un lion rugissant. Il a les mêmes attributs et gestes que le Mañjoushrî orange ;
- Djampéi Dordjé (Manjuvajra)
Une des formes non-humaines du bodhisattva. De couleur safran, il a trois faces et six bras. Il peut être confondu avec Djampéi Dordjé, l’un des aspects de Gouhyasamaja.