Chènrézi (Avalokitesvara)



Il s’agit certainement de la déité la plus vénérée du Tibet. Bodhisattva rattaché au bouddha de méditation Amitâbha, il est l’expression de la compassion et porte des noms évoquant cette qualité ; le plus répandu est « le grand compatissant » (Mahearunika, Thougdjé Tchènpo). Son mantra et son image ornent les temples, sont peints ou gravés sur des pierres ou des rochers, voire des flans de montagnes. C’est le premier protecteur du pays et le domaine exprimant son activité, Potala, a donné son nom au palais des Dalai Lamas.


Nombreux sont les textes d’histoire religieuse, tel le Mani Kaboum, qui expliquent que le Bouddha Shakyamouni n’ayant pu se rendre au Tibet, son enseignement n’ayant pu s’y propager, Chènrézi naquit de la compassion que les Bouddhas éprouvèrent face aux misères endurées par les démons divers qui peuplaient le «Pays des montagnes enneigées ».


Chènrézi s’y manifesta d’abord pour y faire apparaître l’espèce humaine : il prit naissance comme un singe et s’accoupla à une démone qui vivait dans les rochers.

De leur union naquirent les ancêtres des Tibétains. Par la suite, la légende veut qu’un coffret tombât du ciel sur le toit du palais royal ; il contenait, entre autres, le Karandavyouhasoûtra (Karatuilavpihasiitra), un texte évoquant l’apparition du bodhisattva de la compassion, ses qualités et le pouvoir de son mantra.

Puis Chènrézi s’incarna comme l’empereur Songtsèn Gampo (VIIe siècle) qui aurait été le premier promoteur de la pratique des méditations liées au bodhisattva. À la faveur des deux grandes vagues de propagation du bouddhisme au Tibet, son culte s’est largement répandu sur l’ensemble du monde culturel tibétain.

Une part des progrès techniques (dans l’agriculture par exemple) lui est attribuée et les principaux personnages de la vie religieuse sont reconnus comme manifestant son activité compatissante (Dalai Lama, Karmapa, plusieurs chefs Sakyapas, etc.).

Parce que la compassion est un état sans discrimination, Chènrézi se manifeste dans l’ensemble du cycle des existences. Il existe donc des formes de Chènrézi dans chacun des six mondes du cycle (enfers, esprits avides, animaux, humains, dieux jaloux et dieux).

Elles illustrent généralement les représentations iconographiques du cycle et celles de l’état intermédiaire post-mortem (bardo). Chènrézi prend l’apparence d’un bouddha debout habillé des vêtements monastiques, de couleur différente selon le monde et portant des attributs spécifiques. À chacun correspond aussi une syllabe de son mantra.

Il s’agit de :

Nom

Syllabe

Couleur

Attribut

Monde

Wangpo Gyadjin (Indra)

Om blanc

Blanc

Luth

Dieux

Thagzang Ri (Vemacitra)

Ma vert

Vert

Épée

Dieux jaloux

Shakya Sengué (Sakyasinzha)

Ni jaune

Jaune

Bol et bâton

Humains

Sengué Rabtèn (Dhruvasinzha)

Pad bleu

Bleu

Livre

Animaux

Khabarma (Ivalamukha)

Mé rouge

Rouge

Coffret

Esprits avides

Tcheugyel (Dharmaraja)

Houng noir

Fumée

Flamme

Enfers

Sa pratique fut au coeur de la vie spirituelle de nombreux mystiques tibétains. Le plus célèbre d’entre eux est certainement Thangtong Gyelpo. Les méditations qui lui sont liées ont largement été diffusées en Occident par les maîtres exilés.


Parmi le nombre important de formes que revêt ce bodhisattva, les plus connues sont :


Blanc, à une face et deux bras
– Chènrézi Khasarpani (Khasarpana Avalokitesvara)

Il est souvent debout, tenant un lotus dans la main droite ; il est fréquemment représenté ainsi lorsqu’il accompagne le bouddha de méditation Amitâbha


Blanc, à quatre bras
– Chènrézi Tchagshipa (Caturbhuja Avalokitesvara)


Blanc, aux six syllabes
– Chènrézi Yigué Drougpa (Sadaksara Avalokitesvara)

Sous deux noms différents, c’est l’aspect le plus célèbre : assis en position du lotus (padmasana), les deux premières mains jointes au niveau du coeur, la droite supplémentaire tenant un lotus bleu épanoui, la gauche égrénant un rosaire. Il est paré des ornements du Corps de jouissance, a une peau de biche sur son épaule gauche ; en général, le bouddha de méditation Amitâbha est sur le sommet de sa tête. Selon la tradition, Thangtong Gyelpo récita son mantra quotidiennement tout au long de sa vie. On lui doit le texte du rituel le plus pratiqué.


Blanc, à huit bras et onze têtes
– Chènrézi Tchoutchig Shel (Ekadasamukha)

Blanc, à mille bras et mille yeux, avec onze têtes
– Chènrézi Tchagtong Tchèntong (Sahasrabhuja Avalokitesvara)

pratique a eu pour principal promoteur la nonne indienne Lakshmi (Laksmi) qui élabora la pratique du jeûne purificateur rituel (nyoungné) associant récitation de mantra, louanges, prosternations, jeûne partiel et complet. Introduite d’abord au Népal, cette méditation pénétra au Tibet via Nyingpougpa (ca. xie s.). Au Tibet, il était courant que des temples fussent réservés à cette pratique spirituelle.


Rouge, à quatre bras
– Gyelwa Gyamtso (Jinasagara)

Seul ou avec sa parèdre, il s’agit ici d’un aspect particulièrement pratiqué comme déité de tutelle. Sa  pratique pénétra au Tibet au XIe siècle grâce à Rétchoung Dordjé Dragpa et fut d’abord maintenue au sein de la lignée Kagyupa, principalement Karma-Kagyupa, avant de se propager dans les autres écoles religieuses.

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