Padmasambhava (VIIIe s.)

Tib. Guru Rinpoché

C’est l’un des personnages majeurs du bouddhisme au Tibet car il en fut l’un des premiers propagateurs avec Shântarakshita, Vimalamitra et l’empereur Trisong Détsèn. C’est pourquoi il est appelé le «Précieux Maître » (Gourou Rinpoché) ou bien encore le « Second Bouddha ».
Il est généralement représenté assis sur un lotus, portant des vêtements de laïc et des bottes, coiffé de la coiffe « dont la seule vue libère » et paré de bijoux. Ses attributs sont fréquemment le bâton enrubanné et sommé du trident, le sceptre-vajra et la calotte crânienne. Son visage est souvent légèrement courroucé ; il porte une moustache et une barbe fines. Son passage au Tibet dans le dernier tiers du viiie siècle, sur l’invitation de l’empereur Trisong Détsèn, a marqué la culture et les lieux en
profondeur. S’il fut en but aux tenants des croyances anciennes du pays, opposés à l’introduction d’une nouvelle religion sur le haut plateau, qui l’obligèrent parfois à se cacher, il sut intégrer les croyances locales dans le cadre du bouddhisme. Ses vingt-cinq proches disciples (voir Seigneur
et ses vingt-cinq disciples) eurent la lourde responsabilité de poursuivre son oeuvre après son départ. La lignée ainsi créée fut appelée la lignée des Nyingmapas, les « Anciens », à partir du xie siècle, par opposition aux lignées qui voyaient le jour à cette époque que l’on appela collectivement
les Sarmas, les «Nouvelles ».
La lignée Nyingmapa a joué un rôle important dans l’histoire religieuse du Tibet jusqu’à aujourd’hui. C’est ainsi qu’au siècle dernier les maîtres Nyingmapas eurent une action prépondérante pour la sauvegarde et la diffusion des enseignements, principalement lors de la formation du mouvement non-sectaire rimé dont les initiateurs appartenaient pour beaucoup à cette lignée. L’enseignement transmis par Padmasambhava se diffusa selon deux modes : le système kama qui constitue une transmission orale classique, et le système terma. Ce mode de transmission repose sur des trésors (terma), c’est-à-dire des enseignements ou des objets qui furent dissimulés par Padmasambhava ou ses proches disciples en attendant une époque propice à leur diffusion. Les Découvreurs de trésors (terteuns) furent tous prophétisés par Padmasambhava. Spirituellement, Padmasambhava appartient à une trinité réunissant Amitâbha comme Corps de vérité (dharmak›ya), Chènrézi comme Corps de jouissance (sambhogak›ya) et enfin Padmasambhava lui-même comme Corps de manifestation (nirm›nak›ya).
Dans la mesure où il est perçu comme indifférencié du Bouddha, il est connu sous divers aspects parmi lesquels les plus connus sont les « huit noms du Gourou », huit formes sous lesquelles il se manifeste afin de conduire les êtres à l’éveil spirituel. La liste varie légèrement selon les sources ; dans tous les cas, elles sont en relation avec des événements vécus par Padmasambhava lorsqu’il se manifesta dans le monde humain.
Il existe aussi des manifestations, dont le nombre est variable, dans les autres mondes du cycle des existences.

La liste la plus courante des huit noms est :
– Péma Djoungné / Tsokyé Dordjé
Il naît en Oddyâna où le roi Indrabhouti traverse de nombreuses épreuves. Par le pouvoir de la compassion de Chènrézi et d’Amitâbha, il apparaît sur un lotus comme un enfant de huit ans, et les difficultés du royaume s’évanouissent. Il est appelé « Né du Lotus » ou «Diamant né du Lac » ;
– Péma Gyelpo
Indrabhouti décida de le marier à la princesse Bhasadhara. Il est alors appelé «Roi Lotus ». Insatisfait d’une vie qui empêchait tout progrès spirituel, il parvint à se faire exiler ;
– Shakya Sèngué
Il partit vivre dans le charnier de Silwéitsel où il prit le linceul des morts pour vêtement et le riz qui leur était offert pour nourriture. Pour retourner vivre dans le monde et contribuer à l’apaisement des
souffrances des êtres, il reçut les voeux monastiques et des enseignements sur la conduite extérieure. Il reçut aussi l’ensemble des enseignements du Bouddha de son proche disciple Nanda. Il est connu
sous le nom de « Lion des Shâkyas » ;
– Nyima Euzèr
Pour appronfondir encore sa réalisation spirituelle, il repartit vivre dans les charniers. Il est alors connu sous le nom de « Rayon de Soleil ». Il est directement instruit par Samantabhadra ;

– Lodèn Tchogsé
Ses pérégrinations le conduisent auprès d’une dâkinî qui lui transmet des initiations lui permettant de réaliser les pouvoirs extérieurs d’Amitâbha, une motivation intérieure égale à la compassion de
Chènrézi et une puissance secrète comparable à celle de Hayagrîva. On l’appelle «L’Intelligent Suprême » ;
– Orgyèn Dordjé Tchang
poursuivit son voyage et paracheva sa réalisation spirituelle, instruisant les dâkinîs et domptant les démons. Connu sous le nom de Padmasambhava, le « Né du Lotus », il se rendit aussi dans le champ
pur d’Akanishta où il se manifesta sous la forme de «Vajradhara d’Oddyâna » ;
– Sèngué Dradrog
– Dordjé Droleu
Il se manifesta sous deux formes courroucées pour soumettre des démons. On l’appela «Rugissement du Lion» et «Diamant Pansu ». Comme Chènrézi dont il est une manifestation, Padmasambhava apparaît dans les six mondes du cycle des existences ; à chacune de ces formes correspond des attributs, qui varient selon les textes, et une syllabe de son mantra :


 

Monde

Nom

Couleur

Syllabes

Enfers

Nampar Neun

Rouge foncé

Gourou

Esprits avides

Namnang Djé

Marron foncé

Pad

Animaux

Sèngué Rabtèn

Bleu foncé

Ma

Humains

Péma Djoungné

 Rosé

Sid

Demi-dieux

Nampar Gyèlwa

Fumée

Dhi

Dieux

Sithoub Dzin

Jaune clair

Houng




Padmasambhava est aussi connu sous son nom secret de Péma Theutrèngtsel qui n’a pas d’apparence spécifique. Theutrèngtsel est aussi un nom porté par les huit manifestations de Padmasambhava dans le monde des demi-dieux : Vajra ~, Ratna ~, Péma ~, Karma ~, Dharma ~, Sambhoga~, Nirmana ~ et Bouddha ~.
La dernière forme courante de Padmasambhava est celle d’Orgyèn Mènla, identique à Padmasambhava avec les attributs du Bouddha de médecine.
Gourou Dragpo est le nom d’une de ses formes terribles ; environné de flammes, il tient généralement un sceptre-vajra et un scorpion.
Plusieurs Découvreurs de trésors révélèrent des textes relatifs à cette forme de Padmasambhava.
Il eut six compagnes mystiques, chacune manifestant un aspect de Vajravârâhî ; cinq d’entre elles étaient aussi l’émanation d’une des parèdres des bouddhas de méditation :
– Mandâravâ : corps, émanation de Vajradhâtvîshvarî ;
– Yéshé Tsogyel : parole, émanation de Lochanâ (aussi de Târâ) ;
– Shâkyadévî : esprit, émanation de Mâmakî ;
– Kâlasiddhi : qualités, émanation de Pândaravâsinî ;
– Tashi Tchidrèn : activité, émanation de Târâ verte ;
– Prabhâdharâ : essence.


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